Facturation électronique : un chantier data au cœur de la transformation des organisations

Qu’est-ce qu’une facture ? Un document qu’on envoie, qu’on reçoit… et qu’on oublie parfois jusqu’au rappel de paiement.
Mais à partir de septembre 2026, impossible de l’ignorer : la facturation électronique devient obligatoire pour toutes les entreprises assujetties à la TVA.
À la clé : dématérialisation, e-reporting, et de nouveaux réflexes à adopter. 

Et vous, où en êtes-vous ?
Aujourd’hui, seules 1 % des entreprises sont réellement prêtes, en conformité avec l’ensemble des prérequis. 5 % déclarent n’utiliser que des canaux conformes.
À l’inverse, 89 % des entreprises n’utilisent toujours aucun des formats exigés par la loi.
Il reste du temps, mais pas autant qu’on le pense. 

 

Nouvelle ère de la facture : vers une digitalisation obligatoire

En résumé : fini les factures qui dorment au fond d’un classeur. 
La réforme de la facturation électronique, prévue pour 2026, repose sur trois volets. 
D’abord, la facturation électronique elle-même, obligatoire entre entreprises assujetties à la TVA. 
Ensuite, le e-reporting de transaction, qui concerne les échanges avec des clients non assujettis ou étrangers. 
Et enfin, le e-reporting de paiement, destiné à transmettre à l’administration les données d’encaissement sur certaines prestations de services. 

Trois briques complémentaires pour une même ambition : moderniser, simplifier… et mieux suivre les flux. 

Rappel – le calendrier de la réforme : 

L’obligation de passer à la facturation électronique sera déployée progressivement selon la taille des entreprises : 

  • 1er septembre 2026 : 
    • Obligation de réception pour toutes les entreprises assujetties à la TVA 
    • Obligation d’émission pour les grandes entreprises et ETI 
  • 1er septembre 2027 :
    • Obligation d’émission pour les PME et micro-entreprises 

À noter : ce calendrier laisse du temps… mais pas tant que ça. Beaucoup d’entreprises estiment qu’elles auront besoin de 12 à 24 mois pour se mettre en conformité. 

 

Mais au fait, qu’est-ce qu’une facture électronique, concrètement ?

Non, ce n’est pas un PDF envoyé par mail ni un scan de facture papier.  

Une vraie facture électronique devra respecter un format structuré normé (comme Universal Business Language, Cross Industry Invoice ou Factur-X), contenir des données précises dans des champs dédiés (SIREN, adresses, dates, etc.) et surtout transiter par une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), accréditée par l’administration fiscale.  

Exit donc les factures improvisées sur Word ou les pièces jointes envoyées à la va-vite : à partir de 2026, l’émission, la réception et la transmission des données devront passer par des circuits bien établis, sécurisés et interopérables. Chaque entreprise choisira sa ou ses plateformes, qui pourront être différentes de celles de ses clients ou fournisseurs – tant que toutes parlent le même langage structuré. Simple ? Pas encore. Nécessaire ? Absolument. 

 

Zoom chiffré – la e-facturation en quelques données clés : 

  • En France, plus de 2,5 milliards de factures sont échangées chaque année entre entreprises.
  • 62 milliards d’euros : c’est ce que représentera le marché mondial de la facturation électronique d’ici 2031. 
  • 30 % : c’est la part des entreprises françaises qui voient leurs données juridiques évoluer chaque année (changement de raison sociale, statuts, coordonnées, etc.). 

À noter : les données obligatoires à intégrer dans les factures électroniques 

  • Le numéro de SIREN 
  • L’adresse de livraison, si elle diffère de celle de facturation 
  • Une mention précisant si la facture concerne des livraisons de biens, des prestations de services, ou les deux 
  • Une indication en cas de paiement de la TVA d’après les débits, si l’entreprise a opté pour ce régime 

 

Au-delà de l’obligation, une opportunité de modernisation 

Si la réforme peut sembler, à première vue, complexe et contraignante, elle ouvre en réalité la voie à une transformation en profondeur des processus de gestion. En automatisant l’émission, la réception et le traitement des factures, les entreprises gagnent en efficacité, réduisent les erreurs manuelles et sécurisent leurs flux financiers. À plus long terme, la centralisation et la structuration des données permettent une meilleure visibilité sur la trésorerie, une meilleure conformité fiscale, et posent les bases d’une gestion pilotée par la data.
Mais cette transition est aussi l’occasion de repenser ses processus internes, de mieux connaître ses clients et fournisseurs, et de déployer des outils de type KYB (Know Your Business) pour renforcer la lutte contre la fraude.

Ce qui est une obligation réglementaire aujourd’hui peut rapidement devenir un levier de compétitivité, d’efficacité et de maîtrise des risques demain. 

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