

La cybercriminalité est un fléau mondial : elle représente un risque de plus en plus important pour les entreprises, grandes ou petites. Dans ce contexte, la gestion des données devient un enjeu crucial. Si de nombreuses entreprises investissent dans la cybersécurité pour se protéger contre les cyberattaques en temps réel, un aspect souvent négligé, mais tout aussi vital, reste la destruction sécurisée des données anciennes. Pourtant, cette action est d’une importance capitale dans la lutte contre la cybercriminalité. Pourquoi faut-il détruire ces anciennes données, et quels risques les entreprises encourent-elles si elles ne le font pas ?
Les anciennes données, une mine d’or pour les cybercriminels
Les cybercriminels ne se contentent pas d’attaques en temps réel, comme les ransomwares ou les virus, mais exploitent également les données anciennes laissées sans surveillance. Chaque entreprise produit une quantité colossale de données, et une partie de celles-ci, même obsolètes ou archivées, peuvent contenir des informations sensibles, telles que des identifiants de connexion, des informations bancaires, des contrats, ou des stratégies commerciales confidentielles. Ces informations peuvent être utilisées pour :
- Vol d’identité : Les cybercriminels peuvent récupérer des informations personnelles sur des employés ou des clients, puis les utiliser à des fins malveillantes (usurpation d’identité, fraude).
- Vol d’informations stratégiques : L’accès aux anciennes données peut permettre aux hackers de découvrir des secrets commerciaux, des informations confidentielles sur les produits, ou des stratégies financières.
- Exploitation des vulnérabilités : Des logiciels ou des systèmes obsolètes laissés dans les anciennes données peuvent être des portes d’entrée vers le réseau de l’entreprise.
Les risques juridiques et financiers
Au-delà des menaces cybercriminelles, la non-destruction des données anciennes peut entraîner des conséquences juridiques graves pour une entreprise. En effet, selon les législations telles que le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en Europe, les entreprises sont tenues de protéger les données personnelles qu’elles détiennent et de ne pas les conserver plus longtemps que nécessaire.
Le RGPD impose des obligations strictes concernant la gestion et la suppression des données. Si une entreprise est victime d’une fuite de données parce qu’elle n’a pas correctement détruit des informations anciennes, elle risque des amendes très sévères, pouvant atteindre jusqu’à 4 % de son chiffre d’affaires annuel mondial ou 20 millions d’euros. De plus, des poursuites judiciaires peuvent être engagées par les individus dont les données ont été compromises.
Les entreprises peuvent également perdre la confiance de leurs clients et partenaires commerciaux, ce qui peut nuire considérablement à leur réputation et à leur position sur le marché.
La destruction des données comme mesure de protection
Pour se protéger efficacement contre les risques liés à la gestion des données anciennes, les entreprises doivent adopter une politique rigoureuse de destruction des données. Cela passe par l’utilisation de méthodes sécurisées, telles que :
- Le chiffrement : Avant de détruire des données sensibles, celles-ci doivent être chiffrées, ce qui rend leur récupération impossible même en cas de vol.
- La destruction physique des supports de stockage : Dans certains cas, comme les disques durs ou les serveurs physiques, la destruction physique du matériel est une option privilégiée pour garantir que les informations ne puissent jamais être récupérées.
- L’effacement logiciel sécurisé : Des outils et logiciels spécialisés permettent de supprimer de manière irréversible les données contenues sur des supports numériques (disques durs, clés USB, etc.), rendant leur récupération quasi impossible.
- L’audit et la documentation : Il est essentiel de documenter le processus de destruction des données pour démontrer la conformité aux exigences légales et pour assurer une traçabilité des actions menées.
Prévenir la cybercriminalité grâce à une politique de gestion des données robuste
La prévention de la cybercriminalité passe non seulement par la sécurisation des données actuelles, mais aussi par une gestion rigoureuse des anciennes données. Cela comprend la mise en place de :
- Une politique de rétention des données claire : Les entreprises doivent déterminer combien de temps chaque type de donnée doit être conservé et s’assurer qu’elles détruisent les informations obsolètes conformément à cette politique.
- Une formation des employés : Sensibiliser les employés à la gestion des données, à leur destruction sécurisée, ainsi qu’aux risques liés à la cybercriminalité, est essentiel pour réduire les erreurs humaines et les négligences qui peuvent ouvrir des brèches de sécurité.
- Une surveillance régulière des pratiques internes : Les entreprises doivent régulièrement réévaluer leurs pratiques de gestion et de destruction des données pour s’assurer qu’elles respectent les normes en vigueur et les meilleures pratiques en matière de cybersécurité.
L’avenir de la gestion des données dans un monde de plus en plus numérisé
Avec la numérisation croissante des entreprises et la montée en puissance des technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle, les entreprises devront mettre en place des stratégies de gestion des données encore plus strictes. La gestion des données, en particulier la destruction des anciennes informations, deviendra de plus en plus complexe, mais aussi essentielle. Les données inutiles et anciennes ne doivent pas rester un vecteur de risque pour l’entreprise.
Les entreprises auront donc tout intérêt à investir dans des solutions de gestion des données, à utiliser des outils de destruction de plus en plus sophistiqués et à renforcer leur cybersécurité pour anticiper les attaques. Plus une entreprise est proactive dans la gestion et la destruction des données sensibles, moins elle sera vulnérable aux cybercriminels qui cherchent à exploiter la moindre faille.
Dans un environnement où la cybercriminalité est en constante progression, les entreprises doivent adopter des stratégies rigoureuses pour la gestion des données sensibles. La destruction sécurisée des anciennes données n’est pas seulement une question de conformité légale, mais également de sécurité. En protégeant activement leurs données archivées, les entreprises réduisent le risque d’exploitation par des cybercriminels et préservent leur réputation ainsi que leur viabilité sur le marché. La sécurité des données n’est jamais complète tant que des informations sensibles sont laissées à l’abandon, et la destruction de ces dernières est l’une des premières lignes de défense contre la cybercriminalité.